top of page

Réveil aux aurores.

On se déchire du lit difficilement. La nuit est encore profonde, il n'y a pas un bruit dans les environs. Juste nous qui commençons à nous affairer pour le départ. La vue est embrumée. Les sons sont étouffés. Ils deviennent les seuls témoins d'une animation matinale. Un robinet laisse couler un mince filet d'eau. Une tasse se pose sur la table dans un bruit sourd. Quelques frottements de pas. Les déplacements créés un bruissement de vêtements. Une brosse à dent s'active et revient dans un pot au milieu de ces congénères dans un doux entrechoquement. Un dernier vêtement s'enfonce dans le sac et puis on les referme. Frottement des ficelles, clac des boucles s’emboîtant. Dans nos têtes, on fait le tour de tout ce que l'on aurait pu oublier. On tire sur les sangles pour ajuster les sacs à dos. Tout est prêt. On se regarde alors, on sourit. C'est le départ et dans un glissement de pas sur le carrelage, on soulève les sacs pour les mettre sur nos dos, on ouvre la porte et on sort doucement de l'appartement. Un seul bruit sec, celui de la porte et de la clé verrouillant nos routines pour quelques semaines. Dehors, une voiture nous attend déjà, silencieuse elle aussi. Ses phares révèlent la rue, une légère brume danse avec la lumière projetée. 

Quelques heures plus tard, nous sommes au complet dans un avion bondé. Les gens parlent pour se détendre avant le décollage. Je regarde dehors alors que l'appareil se lance dans sa folle course pour s'arracher du sol. On quitte Paris aux aurores. Pendant quatre heures, nous survolons une partie de la France, sûrement l'Espagne et puis l'océan Atlantique. Au milieu de l'infini océan, un petit bout de terre ose apparaître. Et une mer de nuage se densifie pour se confondre avec l'océan. On ne distingue plus l'horizon. 

C'est dans la descente que l'on peut enfin admirer notre destination. Une île surgit des nuages, une côte se découpe des nuages et révèle la mer, et au milieu de cette terre, un volcan s'élance dans le ciel et tente de nous attraper en plein vol...

Il est midi en ce jour de Juin 2018, on atterit à Tenerife Sur, au milieu des Canaries.

Des volcans suspendus aux nuages

logo3.png
bottom of page